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Nuages et réchauffement terrestre : un effet surprenant

La réduction de la couverture nuageuse basse freine naturellement l’augmentation de la température causée par les gaz à effet de serre
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 15 January 2025

Des scientifiques de l’Université Â鶹Çø que les modifications de la couverture nuageuse atténuent légèrement le réchauffement climatique. Si les gaz à effet de serre continuent d’entraîner une hausse des températures, une réduction de la couverture basse au-dessus du sol a néanmoins provoqué une légère chute de la quantité de chaleur emprisonnée à proximité du sol.

« Nous avons entrepris cette recherche pour vérifier, par observation, l’incidence de l’augmentation de l’effet de serre sur l’atmosphère terrestre », explique Yi Huang, professeur agrégé au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université Â鶹Çø et concepteur d’une étude récemment publiée dans la revue Nature. « Nous avons effectivement observé cette incidence, mais, étonnamment, nous avons également détecté un effet compensateur des modifications de la couverture nuageuse. »

« Sans ces modifications des nuages, la surface terrestre se réchaufferait encore plus rapidement, explique Lei Liu, étudiant au premier cycle au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université Â鶹Çø et principal auteur de l’étude. Ces travaux livrent une vérité fondée sur l’observation de l’incidence des nuages sur le réchauffement qui peut être utilisée pour améliorer les modèles climatiques et orienter les politiques environnementales », ajoute-t-il.

L’équipe a mis au jour cet effet surprenant à l’aide des données obtenues grâce à un important instrument de détection du rayonnement, l’interféromètre pour la mesure du rayonnement émis par l’atmosphère (AERI), en combinaison avec de l’information recueillie par satellite et des modèles climatiques. L’équipe a également appliqué une technique conçue par Yi Huang et Lei Liu. Appelée « empreinte spectrale optimale », cette technique permet d’isoler l’incidence des nuages de celle des autres processus atmosphériques.

L’équipe de recherche s’est concentrée sur le rayonnement de grande longueur d’onde, soit l’énergie thermique qu’émet la Terre dans l’atmosphère. Normalement, les nuages bloquent une partie de cette énergie, ce qui a pour effet de la renvoyer vers le sol. Cependant, dans certaines régions, le réchauffement climatique diminue la formation de nuages, lesquels contribuent à réduire la chaleur.

Le Département des sciences atmosphériques et océaniques de Â鶹Çø exploite trois interféromètres automatisés AERI à Montréal et entend continuer d’en utiliser les données, essentielles pour comprendre les dynamiques climatiques régionales et pour en améliorer la modélisation, indiquent les chercheurs.

« Notre recherche met de l’avant l’importance des observations climatiques précises et à long terme », explique John Gyakum, co-auteur de l’étude et professeur au Département des sciences atmosphériques et océaniques. « Ces observations sont essentielles pour comprendre la réaction de la Terre au réchauffement climatique et prendre des décisions éclairées pour les générations futures. »

Les scientifiques rappellent toutefois que leur découverte ne remet nullement en cause le réchauffement climatique.

« C’est un peu comme un thermostat qui s’ajusterait légèrement de lui-même, illustrent-ils. Mais cet ajustement n’empêche pas pour autant la température de monter. »

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L’étude « », par Lei Liu, Yi Huang et John R. Gyakum a été publiée dans la revue Nature.

Cette étude a été financée par les subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (RGPIN-2019-04511) et d’Environnement et Changement climatique Canada (EDF-CA-2021i022) attribuées à Yi Huang à titre de chercheur principal.

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