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La nature fait du bien aux enfants aux prises avec des problèmes de santé mentale

Un programme scolaire peu coûteux pourrait aider les plus vulnérables
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 15 November 2024

Une équipe de recherche de l’Université Â鶹Çø et de l’Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants de l’Université de Montréal, dirigé par Sylvana Côté, a constaté que le fait de passer deux heures de classe par semaine en nature avait atténué la détresse émotionnelle chez les jeunes de 10 à 12 ans dont les problèmes de santé mentale étaient les plus marqués avant le début du programme.

Cette étude paraît dans le sillage d’un sur l’importance des espaces verts pour le développement de l’enfant.

Publiée cette semaine dans et menée au printemps 2023, l’étude porte sur les effets de la nature sur le comportement et les symptômes mentaux de plus de 500 écoliers et écolières du Québec.

Au terme d’une période de trois mois, les changements de comportement les plus notables ont été observés, par le personnel enseignant, chez les enfants aux prises avec les problèmes les plus marqués au début de l’étude, à savoir : anxiété et dépression, agressivité et impulsivité ou problèmes d’interactions avec les camarades.

D’après les commentaires du personnel enseignant recueillis après l’intervention, les enfants étaient, semble-t-il, plus calmes, détendus et attentifs en classe après avoir passé du temps en nature.

« C’est chez les enfants dont les symptômes étaient les plus marqués au départ que le recul symptomatique a été le plus important », fait observer Marie-Claude Geoffroy, auteure en chef, professeure agrégée au Département de psychiatrie de l’Université Â鶹Çø et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en santé mentale et prévention du suicide chez les jeunes au Centre de recherche Douglas.

« Cette observation semble indiquer que les programmes nature pourraient procurer des bienfaits ciblés aux enfants à la santé mentale plus fragile et possiblement aplanir des inégalités en santé mentale chez les enfants d’âge scolaire », ajoute Sylvana Côté, l’une des auteures de l’article, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la prévention des problèmes psychosociaux et éducatifs chez l’enfant.

Des enfants de partout au Québec, et de tous les milieux

Il existe des études observationnelles sur la question, mais c’est la première fois qu’on mène un essai comparatif randomisé pour obtenir des données concrètes sur les bienfaits du temps passé en nature chez l’enfant.

Si l’on inclut les sujets du groupe témoin, environ 1 000 enfants ont participé à l’étude. Ils étaient tous âgés de 10 à 12 ans, et en cinquième ou sixième année. Ils fréquentaient 33 écoles primaires situées dans des quartiers de statuts socioéconomiques divers de partout au Québec. Tous les établissements se trouvaient à au plus un kilomètre d’un parc ou d’un espace vert. La moitié des enfants restait à l’école, et l’autre participait à l’intervention en nature.

« Cette idée a germé pendant la pandémie. On s’inquiétait alors pour la santé des enfants qui, chaque jour, passaient des heures et des heures à l’intérieur de leur école, explique la Pre Geoffroy. J’ai passé beaucoup de temps au parc avec mes enfants et j’ai pu constater que ça nous faisait le plus grand bien, à eux comme à moi. Alors, j’ai pensé à une intervention gratuite et accessible, soit permettre à des écoliers et écolières de passer du temps dans la nature, puis mesurer les effets sur leur humeur et leur comportement. »

Pour pouvoir mesurer les changements de comportement sur une période de trois mois, nous avons demandé aux enfants et aux enseignants des deux groupes – témoin et intervention – de répondre à de courts questionnaires. Nous souhaitions ainsi évaluer les difficultés et les points forts des enfants sur les plans des émotions et du comportement.

Bienfaits des activités scolaires en plein air sur la santé mentale

Pendant les deux heures par semaine passées au parc, le personnel devait enseigner la matière prévue au programme, par exemple en mathématiques, en langue ou en sciences. En outre, nous avons demandé aux enseignants et enseignantes d’intégrer une activité de 10 à 15 minutes axée sur la santé mentale, choisie parmi les suggestions de la trousse constituée par l’équipe de recherche : dessiner un arbre ou un mandala, composer un haïku, marcher en pleine conscience, parler du cycle de la vie dans la nature, etc.

« Nos résultats ne manqueront certes pas d’interpeller les spécialistes de l’éducation, les décideurs et les professionnels de la santé à la recherche de méthodes peu coûteuses et accessibles pour épauler les enfants vulnérables, affirme , boursière postdoctorale à l’Université de Montréal et auteure principale de l’article qui est au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine. Cette intervention peu coûteuse, qui a été bien accueillie et ne présentait aucun risque, est une stratégie prometteuse pour les écoles qui ont accès à des espaces verts. »

L’équipe de recherche espère maintenant pouvoir concevoir, en collaboration avec des adolescents et adolescentes, une intervention en nature axée sur le mieux-être, la réduction de l’écoanxiété et la communion avec la nature.


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³¢â€™a°ù³Ù¾±³¦±ô±ð « », par Tianna Loose et coll., a été publié dans JAMA Network Open.

DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2024.44824

Financement

L’étude a été financée par une subvention de fonctionnement des Instituts de recherche en santé du Canada ainsi que par Manuvie et le Fonds de recherche du Québec, secteur Société et culture, par l’entremise de l’Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants, dirigé par Sylvana Côté, Ph. D.

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