Expertes : La génération des aidants « en sandwich » au Canada
Qui sont les personnes qui prodiguent des soins non rémunérés dans l'économie des soins au Canada? En 2022, 13,4 millions de Canadiennes et Canadiens de 15 ans et plus (42 %), soit plus de 2 personnes sur 5, avaient prodigué des soins non rémunérés, au cours des 12 mois précédents, à des enfants de moins de 15 ans ou à des jeunes de 15 et plus ou à des adultes ayant besoin de soins en raison d'un problème de santé de longue durée ou d'une incapacité. Parmi ces prestataires de soins non rémunérés, 13 % prodiguaient des soins à des personnes de ces deux groupes de personnes qui dépendent de soins, ce qui signifie que 1,8 million de Canadiennes et Canadiens de 15 ans et plus étaient « pris en sandwich » entre diverses responsabilités de soins.
Prenant appui sur les données de l'Enquête sociale canadienne, une nouvelle étude met en lumière le paysage de la prestation de soins non rémunérés au Canada en 2022. ()Ìý
Voici des expertes de l'Université Â鶹Çø qui peuvent s'exprimer à ce sujet:    Â
Sylvie Lambert, professeure agrégée, École des sciences infirmières IngramÂ
« Les soignants constituent une main-d'Å“uvre essentielle, mais invisible, dans le domaine des soins de santé. Certains traitements ne sont pas dispensés si les patients n'ont pas d'aidant disponible à domicile 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, parfois pendant de longues périodes. Les soignants assument souvent cette responsabilité sans la formation formelle et le soutien dont ils ont besoin pour limiter l'impact sur leur santé. Cependant, les aidants ne constituent pas un groupe homogène et certains sous-groupes sont plus vulnérables que d'autres, notamment les aidants "en sandwich."»Â
Sylvie Lambert est professeure agrégée à l'École des sciences infirmières Ingram et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les interventions d'autogestion pour les patients et leurs aidants. Elle est également membre de l'Observatoire Québécois de la proche aidance.Â
sylvie.lambert [at] mcgill.ca (anglais, français)Ìý
Claire Webster, fondatrice, Programme de formation sur les troubles neurocognitifs
« En tant qu'ancienne aidante de ma défunte mère atteinte de la maladie d'Alzheimer, j'ai une expérience vécue de l'effet en cascade que peut avoir le fait de prendre soin d'un membre de la famille. Les aidants familiaux non rémunérés assument une responsabilité profonde et souvent sous-estimée, naviguant dans un paysage complexe de défis émotionnels, physiques et financiers. Bien que leur dévouement soit incommensurable, le tribut qu'il prend sur leur bien-être et leurs moyens de subsistance ne peut être surestimé. Équilibrer les tâches de soins avec les besoins et obligations personnels est un jonglage incessant, menant souvent à l'épuisement, au stress et à l'isolement. De nombreux aidants manquent de systèmes de soutien et de ressources adéquats, soulignant un besoin critique de reconnaissance sociale et d'interventions politiques pour alléger leurs charges et garantir que leurs contributions essentielles soient valorisées et maintenues. »Â
Claire Webster est la fondatrice du Programme de formation sur la démence de l'Université Â鶹Çø et consultante certifiée en soins de la démence. Elle est membre du Conseil consultatif ministériel du gouvernement du Canada sur la démence et l'une des co-rédactrices principales de Â鶹Çø des rapports mondiaux 2021 et 2022 d'Alzheimer's Disease International.Â
claire [at] carecrosswalk.com (anglais, français)Ìý